Paralysées pendant plus de 8 semaines, les entreprises françaises vont devoir trouver de nouveaux leviers pour affronter une crise économique appréhendée comme la plus dévastatrice depuis 150 ans (Le Monde – 8 Juin 2020) et se donner les moyens de « travailler et produire davantage pour ne pas dépendre des autres » (Discours Emmanuel Macron – 14 Juin 2020).
Les embauches et les augmentations étant majoritairement gelées, les directions des ressources humaines se trouvent confrontées à une équation à deux inconnues : organiser la reprise, mais avec quelles ressources ? Innover, mais avec quels moyens ?
Le portage salarial permet de répondre à ces enjeux. Solution de gestion d’activité initialement pensée et conçue pour les entrepreneurs souhaitant se délester de toutes les contraintes de gestion administratives tout en bénéficiant d’une bonne couverture sociale, il est devenu nouvelle forme d’emploi en 2015 en même temps qu’il a été ouvert aux non-cadres. Pour les entreprises, il répond à l’évidence à la question de souplesse puisqu’il s’inscrit en mode mission sans autre restriction que celle de ne pas dépasser 36 mois à objectif et prescripteur équivalent et qu’il peut être saisi pour un même collaborateur éventuellement sorti des effectifs sans délai de carence. Il permet ainsi d’assurer une continuité d’exploitation qualitative en orientant des recrutements d’experts sur des missions assorties d’objectifs précis ou en rappelant des collaborateurs sortis des effectifs pour des raisons conjoncturelles, PSE compris.
Sa souplesse opérationnelle n’exclut pas la grande sécurité qu’il apporte aux entreprises utilisatrices dans la mesure où son insertion dans les articles 1254-1 et s. du Code du Travail induit que cette mise à disposition met à l’abri l’entreprise qui y recourt de tout risque de requalification, délit de marchandage ou prêt de main d’œuvre illicite. Enfin, le mode mission favorise la détermination d’un budget en fonction des objectifs et de la durée d’une mission, ce qui est une alternative constructive au gel des augmentations.
Qu’en est-il du côté du collaborateur ? Il conserve tous les avantages de protection sociale du salarié d’entreprise classique : régime général de la sécurité sociale, cotisation à la retraite, droit à la formation et bénéfice de Pôle Emploi. Mais il bénéficie en outre des avantages de l’entrepreneur qui lui permettent d’optimiser ses revenus et ainsi de gagner jusqu’à 20% de plus, à budget égal. Cette nouvelle forme d’emploi facilite ses recherches car il répond à un besoin précis assorti d’un budget limité à sa production tout en ayant l’assurance d’une protection sociale à l’issue de cette dernière dans les mêmes conditions que celles d’un salariat traditionnel. Par ailleurs, le télétravail expérimenté de manière généralisée ces derniers temps lui offre une souplesse de collaboration qui n’est plus à prouver, d’autant que 74% des DAF selon une étude menée par le cabinet Gartner envisagent sérieusement de revoir les modalités de collaboration dans cette perspective pour des raisons évidentes de réduction des coûts.
Pour les consultants tentés par l’entreprenariat – et ils sont nombreux dans l’IT- il est clair que la crise du Covid a montré la sécurité apportée par le portage salarial, renforcée par le décret n°2020-522 relatif à la prise en charge du chômage partiel sur la base d’une moyenne mensuelle des heures travaillées au cours de l’année civile. « A l’heure du rebond, cette solution du portage pour les indépendants sera plus que jamais incontournable » annonce Hubert Camus, président du Syndicat des Entreprises de Portage Salarial : si la force majeure est rarement intégrée par les entrepreneurs dans leur business model, force est désormais de constater qu’un homme averti en vaut deux.
Télécharger gratuitement notre guide du consultant
Comment le portage salarial répond au nouvel écosystème du travail